"s'en aller" exposition à Samba Résille, Toulouse, octobre 2024





PLIS (série)

Peintures sur papier journal d'après des tableaux du 16, 17, 18è siècles représentant des personnages dont l'importance est signifiée par leurs habits de riches tissus aux drapés coruscants plus exubérants les uns que les autres. Le journal avec ses ruines d'informations comme un reste du jour est le support de la peinture. Le collage désordonné, feuille sur feuille, crée une surface au pourtour indéfini, comme pétrifiée et déformée par les tensions du papier. Les peintures : interprétations de drapés, dont les corps et l'histoire sont absents. Une architecture de plis semblant encore habitée.


PLIS_7248, 2024, 99 x 97cm.
Acrylique et crayon graphite sur collage de papier journal d'après Vierge à l'enfant, anonyme flamand vers 1500.



Plis_7252, 2023, 97 x 72cm : acrylique et crayon graphite sur collage de papier journal, .
D'après La vierge et l'enfant entourés d'anges musiciens, anonyme flamand vers 1500.




ARIAS, les saisons (vidéo, 18mn. 2024)


    Film : https://vimeo.com/1015660121/b6862db8be?ts=0&share=copy

Aria n.m. = mot vieilli, terme populaire signifiant embarras.

Aria n.f. = mélodie vocale ou instrumentale. Une aria de Bach.

Synopsis de l'été

Intérieur, noir, plan fixe. De dehors, on perçoit des cris d'enfants qui jouent, assourdis. Bruit de porte. La lumière de l'extérieure éclaire un peu la scène encore pleine d'ombres. Le lieu : un amas d'objets divers remplit tout le champ de vision. Un piano s'y trouve aussi, coffre ouvert, on distingue les marteaux plus ou moins alignés. On allume la lumière, bruits de pas, une femme apparaît, s'assoit devant l'instrument, déploie une partition - elle est bien habillée –, commence à jouer. Le piano du fond de l'abîme répond par des notes chaotiques. L'interprète, concentrée, précise - comme en concert -, va jusqu'au bout de l'aria de Bach. Elle referme la partition, se lève, quitte la scène. La lumière s'éteint, des cris d'oiseaux, noir.


Il m'aura fallu plusieurs années pour faire converger un lieu exprimant une interrogation sur son statut, un piano travaillé par les aléas du temps et une instrumentiste acceptant de jouer sur un tel instrument, en phase avec l'esprit de ma proposition filmée. Filmé en plan séquence pour éprouver le temps le plus naturellement possible et en plan fixe pour un unique point de vue de la caméra, avec une grande profondeur de champ afin d'avoir toute la surface de la scène sur un même niveau de visibilité, sans hiérarchie : l'interprète comme les amoncellements d'objets. Ainsi composée, la scène devient un lieu fantasmagorique dans lequel le-la spectateur.trice regardeur.se auditeur.trice voyage librement dans le temps et l'espace.

Quelques éléments qui ont présidés à la création d'Arias

1# mon grand-père

Mon grand-père a joué du violon toute sa vie, c'était un homme intimidant et je l'aimais beaucoup. Seul devant son pupitre, j'étais souvent dans la pièce avec lui, silencieux. Mon grand-père jouait du violon, mais il était très sourd. On ne peut pas accorder un violon en étant sourd. Donc il jouait faux, et moi j'entendais bien que c'était faux. J'entendais bien qu'il jouait faux les partitions de Bach ou autres. Et quand il jouait, cet homme austère s'animait, vivait sa passion à l'intérieur… et je l'écoutais avec ravissement. 

Ces séances de musique si particulières ont éduqué les oreilles du gamin que j'étais à d'autres musiques, d'autres « modes musicaux », et j'ai adoré Schoenberg (dodécaphonisme) Stockhausen, Olivier Messiaen ou Xénakis par exemple ou... ou le piano préparé et 4,33mn de John Cage.

2# John Cage

Musiques pour piano préparé.

Une fois préparé, le piano devient un instrument à produire des variations de timbres. Cage amène l’auditeur à porter son attention à la surface  du son. Il pense, comme son ami Duchamp avant lui, en termes de sculpture sonore et de ready made.

4,33mn d'attention au silence.

[…] Dans le « silence » de 4’33’’ s’engouffre la rumeur du monde et tous les discours. Dit la note de présentation d'un concert John Cage au centre Pompidou. Pour le compositeur tout son est musique (ready made).

3# Bach BWV 988, aria et Glenn Gould 

Pourquoi l 'Aria BWV988

Dans certains enregistrements que Glen Gould a réalisé, la première note qui rompt le silence, celle par qui le son arrive semble sourdre du silence même, comme si elle était une partie de celui-ci, l'inscrivant ainsi dans la partition. Esprit John Cage ? L'instrument de Arias est un piano « préparé » par les hasards de son histoire, c'est lui le co-interprète de la partition. Esprit John Cage sans doute !

Glenn Gould encore...

Glenn Gould, entretiens avec Jonathan Cott (Les belles lettres p.48)

[…] Cela m'est arrivé à Tel-Aviv à la fin de 1958, en fait je donnais une série de concerts sur un piano absolument pourri […]. Je devais donner une petite douzaine de concerts en dix-huit jours […] et sur les onze concerts il me fallait en donner huit sur cette horreur.

Toujours est-il qu'un jour je devais changer de programme, ce qui représentait pour moi un problème réel, parce que jusque-là j'avais fonctionné sur une espèce de mémoire tactile que j'avais gardée du précédent programme ; mais là il fallait tout changer subitement. J'avais à travailler un peu, et c'est là que les choses se sont gâtées. L'après-midi du premier des concerts de cette série, j'étais allé à une répétition misérable, et j'avais joué vraiment comme un cochon : le piano avait fini par m'avoir. Je jouais sur son terrain. […] et j'étais vraiment très inquiet : je ne pouvais pas jouer correctement une gamme d'ut majeur. Apparemment, j'étais incapable de m'exprimer en d'autres termes que ceux qui m'étaient fournis par ce piano.

[…] Je décidai que le seul moyen de sauver le concert était de recréer les circonstances tactiles les plus parfaites que je connaissais. Ma référence à l'époque était un piano, que j'ai toujours […] . Ce piano m'a servi de prototype pour celui que j'utilise dans mes enregistrements[…] : j'y ai découvert un équilibre entre la profondeur de l'enfoncement et la rapidité avec laquelle les touches remontent, […] ; j'ai décidé qu'il fallait m'imaginer dans mon living-room… et d'abord imaginer le living-room lui-même, […] . Puis j'ai essayé de tout localiser, de voir le piano, et puis… -voilà qui est ridiculement yogistique, je ne l'avais jamais fait au paravant, […] Dieu merci, cela a fonctionné. Bref, j'étais dans ma voiture, à regarder la mer, avec tout cela dans la tête, et a essayer désespérément d'exister avec cette image tactile en moi, pendant le reste de la journée. Le soir, je me rendis à l'auditorium, donnai mon concert dans un état encore inconnu d'exaltation totale ; j'étais absolument libéré de ce pachyderme.

















dévisagé

série dévisagé, 2019 - 2020
Série de portraits réalisée au crayon graphite et peinture sur fond constitué de plusieurs couches de feuilles de papier journal, assemblées et collées de manière accidentée. Formats divers

https://vimeo.com/428031176/0c84ddc0c6

«Le visage est signification, et signification sans contexte. Je veux dire qu’autrui dans la rectitude de son visage,  n’est pas un personnage dans un contexte… 
le visage est sens à lui seul. Toi c’est toi.»
Emmanuel Lévinas, Éthique et Infini

Le dessin est difficile à réaliser. Le crayon bute sur l’accident du papier, le trait noir se perd dans la couleur du fond préparé (comme le piano peut être préparé chez John Cage). Il faut vouloir dessiner cette face.
Ce dispositif heurtant oblige à faire advenir à la conscience le processus de création. Le visage va apparaître, disparaître plusieurs fois avant de prendre trait et de faire face. Rien n’est évident, rien n’est donné, tout est conscience de la révélation. Ce visage est d’abord « choisi » dans le flux d’images photographiques que nous propose internet aujourd’hui, entre anonymat, ultra 
visibilité, oubli quasi immédiat, disparition tant redoutée… Il est choisi par toute la subjectivité de l’artiste qui, dans ce flot d’images, « voit » une 
première fois, ce visage. C’est une rencontre.
Puis celui-ci est projeté, présent, évident, lumineux, sur le fond de papier 
journal tourmenté, plus ou moins barbouillé de blanc, de vert, de rouge... 
La netteté du visage projeté se dérobe, une partie de la figure disparaît dans les méandres du papier. Le crayon 2H (très dur) se heurte au fond, la ligne tremble, le visage résiste. 

Dévisager, c’est regarder avec attention, mais c’est aussi enlever le visage. De l’évidence du visage projeté, il ne peut y avoir rencontre. Il faut défaire et refaire. Dévisager, envisager. 
Reprendre la main et donner visage à ce vide. Se mettre face. L’accepter dans son entièreté humaine, autre et moi, tout en même temps. C’est lorsque je peux accéder au visage de l’autre, que je peux accéder à moi-même.

Nous ne pouvons voir l’autre sans désir. Mais ce désir est fragile.

Il faut regarder avec attention et sans pathos, pour pouvoir voir. Le sujet doit être mis à distance : il n’est pas un autre avec une histoire, il est l’Autre. Cet autre que moi ne peut être révélé que par mon seul désir d’être humain. Cet autre que moi ne peut être, comme moi, que trivial et ordinaire (un papier journal, un quotidien). Alors seulement, je peux m’envisager.
Sylvie Corroler, directrice artistique








et le voyageur (vidéo)

et le voyageur
Vidéo 2017, 17mn.


Le cadre du film a pour 1er plan la matière sonore, une composition pour voix et informatique et comme arrière-plan, celui du flou, une mer de nuages. Le théâtre de nuages avance lentement, ralenti, se fixe, puis relancé par la voix, repart en sens inverse. La voix en forme de litanie prend la mesure (devant moi, au dessus de moi, à coté de moi...), pour tenter d’organiser la séparation du sujet au monde ; sans séparation, le sujet devient objet, il est aveugle au monde. Cette invitation à la distance au monde est la métaphore même de l’art.

Relecture distanciée du tableau de Caspar David Friedrich, « le voyageur contemplant une mer de nuages ».

personne (volumes)



personne (2013-2017) 
 Série de 15 portraits anamorphosés.
La présence ou l’absence ou la figuration ou le visage ou le voir ou le désir ou le désir de voir, etc...
Si une personne est un individu, personne est aussi le masque, du latin persona, derrière lequel on n’y verra peut-être personne…
Portraits dessinés en anamorphose sur une figure de cône. La représentation ne se révélera que dans l’axe du volume.
Pour dire ! Ulysse, c’est Personne. - Mais qui t’a rendu aveugle Polyphème ? c’est Personne !
Ulysse, l’absent révélé, dévoilé, re-incarné par le désir d’Argos !

l’installation* : des cônes en papier (la quantité est déterminée par le lieu, minimum une quinzaine) de 130 cm de hauteur sur une base de 65 cm, disposés sur un sol de couleur noir. Le plafond, sur toute la surface de l’installation est tendu par un film réfléchissant (type Mylar). Le visiteur déambule entre les cônes. La forme et la hauteur des cônes est immédiatement perçue comme anthropomorphe alors que les linéaments sur les cônes ne sont qu’abstraction. Si on regarde le plafond-miroir, on découvrira que se positionnant tout à coté d’un cône, les signes dessinés en anamorphose sont des visages devenus visibles par le simple déplacement du regard.

Les visages représentés émanent de gens à la fois présents dans leur action et discrets dans leur manière d’être. Ainsi les bénévoles d’une association oeuvrants dans le quasi anonymat ou plus cruellement des réfugiés à la fois très présents et/ou très absents...
d’Ulysse ou de Polyphème, tout dépend du point de vue (ou du désir).

* Crée en 2013 à l’Abbaye de Bon Repos avec une présentation différente.

https://vimeo.com/116948527/11bb6342e9 (animation, la composition sonore a été réalisée avec la participation des bénévoles de l'Abbaye de Bon Repos)













SOLO (vidéo)

                          

SOLO
I had a dream
(08:07) 2016

copier le lienhttps://vimeo.com/189275704/ca8d97ffbe



Vidéo réunissant un assemblage d’éléments apparemment hétérogènes, évoquant le fonctionnement du rêve. La bande son a été réalisée d’après la mélodie O’solitude de Enry Purcell. Le chanter-faux de la voix est démultiplié en 4 chants a capella. Un texte de B. Wiedemann, susurré, introduit et conclut la séquence. Le tempo vocal induit le rythme du montage en une lente exploration de leurres vivement colorés, en plans serrés. Le sous-titre pourrait évoquer, si ce n’était le temps, le I have a dream de Martin Luther King.

eau salée (vidéo)



     
eau salée :  https://vimeo.com/150671374/32d791e9a2 (4 séquences)

Aller chercher les larmes où elles sont. Des femmes et des hommes, visages «bord cadre», les yeux dans les yeux du spectateur. Séquences muettes. Là où sont les larmes est le silence des mots. Le titre, simple dénomination de matière, neutre de narration, laisse le spectateur en suspend. Pour un montage narratif clair, il manque, précédant ou suivant les larmes, le plan qui induit l'émotion. C'est depuis ce plan vacant en attente d'image, que s'ouvre la possibilité de mouvements (émotion, emovere : mettre en mouvement, mouvement hors de soi) ; plan miroir, plan larmes, -dialogue de soi à autrui. 


 TraverseVidéo 2018, Installation eau salée, chapelle des Carmélites


FICTIO (vidéo installation)

fictio (20:21), 2013 


https://vimeo.com/120888453/d4bf9188db (Séquence des 12 premières minutes)

Projection vidéo sur un sol ensablé. 
Une matière narrative dans laquelle image et bande son, déclinent le temps. Dans ce laps de temps composé du crépuscule, de la nuit à l’aurore, s’écoule une narration à la fois orale intégrée à la matière du son, ainsi que manuscrite dans l’image du film. Le narrateur fait le rêve récurrent d’assister à une scène de dialogue entre un personnage nommé LE PARLANT et un second, muet, nommé LE MUET. Cette évocation troublante est sans doute l’émanation d’angoisses de mort du rêveur narrateur, mais dans une forme distanciée. Manière pour lui d’éloigner les mauvaise pensées. 



https://vimeo.com/68611973/090073a584 (installation à l'Atelier Archipel en Arles, extrait)



s'en aller (photographies)

s'en aller


 série en cours, portfolio 2013-2014 : https://vimeo.com/118683028/959d511ba9

S’en aller est une série photographique débutée en 2013 qui se poursuit toujours au gré des rencontres. Constituée actuellement de 40 portraits de dos ; des femmes et des hommes de tous âges qui soulèvent leurs cheveux, laissant voir au spectateur ce qu’ils ne voient pas d’eux-mêmes et qui pourtant les révèle. Geste intime, donné, offert.

Les personnes ainsi mises en portrait éprouvent souvent des difficultés à se reconnaître tant cette image de soi-même n’est pas familière, autre. Elles sont pour ainsi dire anonymisées. À la place d’un portrait « classique » de face, paré de pose sociale, désignant le regard comme principal axe porteur de sens (le façonnage des ombres et l’effacement des défauts de carnation participent à la stratégie du regard orienté du spectateur), un portrait de dos, comme silencieux, une pose dirigée par le geste théâtralisé de la main qui hisse les longs cheveux sans réel contrôle, dans leur abondance et leur désordre. Portrait de dos qui donne à voir la nuque, les épaules, mettant en lumière la carnation. La chair est ainsi révélée par le réalisme photographique tempéré (fond neutre et éclairage neutre) : le grain de la peau, le défaut, la rougeur, le creux de la trace, le pli, le bouton, l’altération, le devenir autre. Comme une vanité dans la peinture hollandaise du XVIIè, montrant une luxueuse profusion d’apparence désordonnée, de fruits et denrées éphémères. L’existence même, son mouvement, son principe d’incertitude et de finitude. Tragique et sensuelle.

Au commencement : sans doute avais-je ces lumineuses impressions depuis l’enfance, du temps de l’éveil à l’Autre, et la bonne voix d’Emmanuel Levinas, évoquant la rencontre d’autrui dans l’expérience du visage : [...]la nuque est le visage dénudé, une pure présence, sans la contenance [...] - note griffonnée égarée, retrouvée. Le peintre Hammershoi peignant ses intimes de dos, libérant ainsi le regard du spectateur en unifiant la représentation : personnage, meubles, tentures, murs, tous de même valeur. Les réalisateurs Luc et Jean-Pierre Dardenne, à propos de Rosetta , filmé caméra «sur la nuque» du personnage : […] la nuque qui vit à l’écart du monde, du corps, en retrait de toute activité, démunie de toute possibilité de prendre, de participer, de voir, la nuque, l’innocence du corps, si secrète, si vulnérable lorsqu’elle est vue par l’autre, nécessairement l’autre, on ne voit pas sa nuque, pure chair passive dans laquelle s’écrit la souffrance d’une vie ( Luc Dardenne, Au dos de nos images). Si le titre de la série évoque quelque chose du menaçant : [...] Las ! le temps, non, mais nous nous en allons, [...] de Pierre de Ronsard, l’emploi de l’infinitif présent sonne comme un ordre donné à soi-même, une promesse de mouvement, un parfum léger de volonté.

Et voilà... : les photographies couleurs de 90 x 60 cm peuvent composer un ensemble de 9m x 2,40m (sur 4 lignes de photographies). Cette vision répétitive en quantité des portraits de personnes de tous âges, sans volonté de spectaculaire, anonymes, forment un groupe semblant s’unifier, comme une seule représentation s’en allant vers le symbolique.


















Ma résidence à l'abbaye de Bon-Repos


Il y a une trentaine d'années l'abbaye de Bon-Repos n'était qu'une gigantesque ruine envahie par la végétation. Contre vents et marées une poignée de bénévoles ont fixé, restauré, mis en valeur une grande partie des prestigieux restes.
Pour cette résidence, j'ai voulu réaliser une manière de portrait de quelques-uns de ces restaurateurs discrets et modestes, furtifs en quelques sortes.
Le lieu de l'installation ; deux salles contiguës communiquant par une embrasure de porte, volumes ouverts jusqu'à la charpente remarquablement reconstituée selon les techniques traditionnelles. 10 ou 12 mètres de hauteur sur une moindre largeur. 
Les éléments principaux de ma proposition sont le temps et la visibilité (corollaire du désir). Désirer voir ! ce qui d'évidence, défini L'abbaye et ses "anges" re-bâtisseurs. L'histoire c'est le temps.
Pour réaliser les portraits, je me suis servi d'un système très classique de représentation : l'anamorphose. Je pensais aux "ambassadeurs" d'Holbein et au déplacement dans l'espace que le regardeur doit effectuer pour faire apparaître la totalité de la représention. Au delà de la Vanité, dramatique par l'apparition d'un crâne, l'anamorphose est une construction géométrique, un dispositif qui donne à voir si (et seulement si) le regard se positionne correctement, le désire.
Pour inscrire les portraits des bénévoles dans une métaphore temporelle je les ai dessinés anamorphosés sur de simples architectures de papier en forme de cônes.
Suspendus ainsi dans la charpente, ils avaient l'air de drôles d'oiseaux! tournants lentement sur eux-mêmes, ils semblaient s'adresser la parole - et ils en avaient des choses à se dire, à nous dire ! Alors je les ai enregistrés pour réaliser une création sonore de 4h30. Ainsi un spectateur venant les visiter à plusieurs reprises, n'avait que peu de chance d'avoir déjà entendu leurs histoires et leurs chants, ni vu l’intégralité des 15 portraits ; le spectateur devant chercher sans cesse la bonne position, bien dans l’axe des cônes pour que l’image apparaisse. Ah oui, l'installation s'appelle personne (à la fois présence et absence).
Une petite illustration en forme d'animation d'une minute ici : 
https://vimeo.com/116948527/11bb6342e9






INVITATION

Exposition à l'abbaye de Bon-Repos du 24 mai au 30 novembre 2014


Vernissage le samedi 24 mai à 16h

Arles 2013

Cour de l'archevéché, festival voies off 2013 photo ©Florent Gardin
LES BOEUFS ENDIMANCHÉS, Dimanche 9 décembre à La Grande Boutique de Langonnet.
Performance du danseur et chorégraphe Léonard Rainis (collectif le Pôle, Lorient) sur mon installation vidéo L'A.







exposition à Coat Malouen




Saccusmerdae

la peau du tableau (vidéo)



- la peau du Tableau : Un tableau célèbre !. Dans un même mouvement tremblé lent, le regard explore les chairs représentées et l’incarnation du tableau même, sa surface. Craquelures, fentes, petites boursouflures... alors que le ressort de la boîte à musique se déplie jusqu’à l’épuisement, la vision sombre de même, jusqu’au dernier clink.

L'A (vidéo installation)

L’A : (13:58), installation vidéo 2008


https://vimeo.com/179310925/0edf43e0f0  (extrait 3mn)

Vidéo réalisée à partir d’une collection de photographies de chérubins dont l’image d’origine est prise sur le mobilier de chapelles. Colorisée numériquement, la série se présente sous la forme d’un film d’une durée de 14 minutes projeté sur un voile légèrement balancé par un ventilateur. Le montage crée un rythme lent, une pulsion accompagnée d’une composition sonore ayant pour thème le souffle, la respiration.



installation vidéo